« Parler » n’est pas un problème, mais plutôt une solution.

Storytelling

KHADIJA vient de boucler ses 14 ans sur terre. Naturellement, elle vit toujours avec ses parents, dans un village au Maroc. Une famille conservatrice qui mène une vie heureuse, quoique ordinaire. Jusqu’au jour où tout a basculé. Khadija a senti des douleurs au niveau de son bas ventre. Elle n’a pas tardé à découvrir des taches de sang. Bonjour la panique. Elle avait peur d’en parler à ses parents et partager sa douleur.

Parviendra-t-elle à briser le silence ?

Après plusieurs nuits sans sommeil, Khadija a commencé à réaliser ce qu’elle lui arrive. Elle ne voulait pas le garder pour elle-même ; elle a donc cherché une personne de confiance qui soit proche de son âge, pour lui parler de ce qui la fracasse. Elle n’a pas trouvé mieux que sa tante Aicha, sa confidente. Puisqu’elle avait plus d’expérience, elle lui a bien expliqué que c’était tout à fait ordinaire… et qu’elle n’était pas la seule à vivre cette expérience.

Le support de la tante a rassuré Khadija. Et pourtant, elle n’a toujours pas eu l’audace d’évoquer le sujet, devant ses parents. Pire encore, ils commençaient à lui reprocher sa paresse, dans ses tâches ménagères puisqu’ils ignorent sa souffrance. Et à chaque fois qu’elle essayait de cracher le morceau, le sentiment de honte la hantait. Les années sont passées, mais Khadija demeure prisonnière de l’épée de Damoclès. Il était temps, elle a finalement pris son courage à deux mains. « Maman : j’ai mes règles ». Contrairement à ce que la pauvre petite fille pensait, sa maman était compréhensive.

Aujourd’hui, Khadija est activiste dans une association locale. Elle s’est donnée comme mission de sensibiliser les jeunes du village à la sexualité. A chaque fois elle évoquait son propre vécu. Son activisme a changé le comportement des gens de sa région. Désormais, les jeunes se sentent plus libres et moins complexés. Ils ont compris que « parler » n’est pas un problème, mais plutôt une solution.